La force fragile du coquelicot

Est ce que ça t’es déjà arrivé que l’on te dise : « Ne montre pas tes faiblesses, reste forte, c’est le seul moyen de ne pas souffrir» ?

C’est, en effet, un des moyens qu’a une enfant qui devient adulte, pour se frayer une place dans nos sociétés contemporaines.

Le chemin d’une femme est rythmé d’obstacle, dans un monde ou le masculin est la voie de prédilection.

Alors le féminin s’adapte en prenant les codes de genre d’une fausse masculinité où la force prédomine, l’action est omniprésente, la volonté de pouvoir s’empare des échanges sociaux et les émotions sont refoulées.

Et si au lieu de suivre ces codes voués au conflit, la solution serait de renforcer et d’accepter ce précieux cadeau qu’est l’énergie du féminin, aux cotés, de l’énergie du masculin.

Avant que vienne l’image du coquelicot dans mes œuvres, un ami m'a dit un jour : « Tu es comme un coquelicot, tu tires ta force de tes épreuves. » Il rajoute : « Si l’on marche dans un champs de coquelicot et que l’on les écrase, la plante se relève et se dresse droite comme un i le lendemain. »

Cette plante si délicate dont la tige semble pouvoir rompre facilement et dont la fleur se fane très vite, possède pourtant un pouvoir de résilience qui en fait sa force.

En effet, cette plante messicole se ressème seule chaque année grâce à ses petites graines noires qui s’échappent de son fruit. Elle sait s’adapter et s’épanouir aussi sur un sol pauvre comme en plein milieu d’un champs.

Cette fleur est vulnérable et forte à la fois. Elle n'a pas peur de montrer sa fragilité. C’est à ce moment là que j’ai compris et que j’ai accepté ma vulnérabilité. J’ai lâché prise. Je me suis ouverte, j’ai accepté mes émotions quelles qu’elles soient et j’ai accueilli mes faiblesses.

Et mon corps n’a pas tardé d’ailleurs à me mettre à l’épreuve afin de valider cette nouvelle orientation. Un matin sur le coup d’une extrême montée de colère, je glisse et me retourne complètement le pouce de la main droite. Autant vous dire qu’avec une main en moins ma force apparente a pris un coup.

Une grande exposition personnelle m’attendait. « A fleur de peau » en 2019. L’accrochage d’une quarantaine de tableaux avait lieu dans les 3 jours qui suivaient. De plus, j’avais prévu un dessin au fusain d’un mural de très grande taille.

Au lieu de m’effondrer devant la tâche impossible, j’ai accepté de reconnaître que je ne pouvais pas le faire seule, que j’avais besoin d’aide. Mais c’était accepter de montrer à mon entourage que j’avais des faiblesses. Je me serais obstinée auparavant et pourtant quelle forme de liberté que de faire ce pas en avant !

Je remercie tous ceux qui m’ont aidé et soutenu dans cette entreprise. Des énergies masculines qui ont su apporter protection, action, sagesse, force, respect et bonté à la tâche.

La véritable force n’est pas physique, elle se trouve plutôt dans la confiance et l’amour en s’acceptant tel que l’on est avec ses failles et son pouvoir du féminin qui est une énergie sensible, de douceur, d’empathie et de compassion.

Cet enseignement je l’ai éprouvé jusque dans mon corps, il a donné lieu à deux peintures « Maria aux Coquelicots » et « Anna aux Coquelicots »

Clique ici et maintenant pour découvrir l’une d’entre elles.

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